tag:blogger.com,1999:blog-14067329531096051802024-03-08T11:57:47.676+01:00Jean a de longues moustachesOù tout d'un coup le lecteur se rend compte que son pouce est préhensileFlohttp://www.blogger.com/profile/17782701999044496873noreply@blogger.comBlogger7125tag:blogger.com,1999:blog-1406732953109605180.post-3916548348618562732011-12-12T23:19:00.003+01:002011-12-12T23:30:09.494+01:00À celui ou celle qui est de passageJe n'écris plus, je n'écrirai plus ici, ni ailleurs sur Internet, ou sur un ordinateur. Ou du moins pas en premier lieu, ni en deuxième. Peut-être des versions finales que je posterai de façon mensuelle ou hebdomadaire sur des blogs dédiés mais plus personne ne sera là pour lire. J'ai envie de travailler ce que je fais, de pouvoir raturer, changer, avoir enfin quelque chose de sale et d'illisible. Ce n'est pas pour ces conneries d'écrivain "sentir la feuille, la plume tout ça", ou alors pas seulement. C'est juste que je ne veux plus me contenter de textes pondus comme ça, sans style, sans idées, ça finit par se répéter. Toujours les mêmes thèmes, les mêmes choses, et ce format là est trop immédiat pour m'inciter à revenir sur ce que j'ai fait auparavant. Alors j'arrête, je recommence tout à zéro, comme pour le dessin, les études, tout ça, je prends une nouvelle direction. Ça peut sembler prétentieux, impossible ou une de mes nombreuses folies volontaires mais non pourtant. Je vous salue mesdames, mesdemoiselles et messieurs, merci pour ceux qui ont eu le courage de lire ce que j'avais fait, mes excuses à ceux qui sont arrivés là par hasard en espérant lire tout leur saoul, si je vous croise vous pourrez lire mon carnet, promis.<div><br /></div><div>Je vous embrasse,</div><div>Adieu.</div><div style="text-align: right;"><br /></div><div style="text-align: right;">Florent </div>Flohttp://www.blogger.com/profile/17782701999044496873noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1406732953109605180.post-12657329199752375282011-11-20T01:31:00.003+01:002011-11-20T01:53:53.122+01:00CliquetisUn bruit de crécelle très léger, la petite boîte à musique se met à chanter. Des notes toutes douces, une musique charmante. Dans l'enveloppe doucereuse de la nuit, Émilie s'endort, sentant encore sur son front l'empreinte des lèvres de sa mère. Émilie a huit ans. Comme toutes les filles de 8 ans elle aime les princesses et les chevaux, se coiffer, veut se maquiller comme les grandes et met les talons hauts de maman pour jouer à la maîtresse. Émilie va à l'école, et apprend ses leçons, ça l'ennuie des fois mais elle est plutôt bonne élève. Émilie aime en secret Louis. Louis est plus grand, il est en CM1 et il a neuf ans. Louis joue pas au foot, il reste dans son coin dans la cour de récré et il lit. Il est ami avec Nathan, qui lui joue au foot et est super fort et est amoureux d'Émilie en secret. Émilie rêve. Elle s'imagine dans un monde féerique où elle serait emprisonnée par M. Brochard, l'instituteur pendant que Louis viendrait la sauver. Ensuite ils se feraient un bisou sur la bouche comme dans les dessins animés et ils iraient jouer à la dînette dans le grand château du papa d'Émilie. Elle se réveille, une douleur aiguë au ventre, puis elle sent un truc froid contre sa gorge qui lui fait mal, et quelque chose de chaud coule le long de son cou. Elle se rendort doucement. Dans la pénombre, un sourire carnassier éclairé par la veilleuse se reflète sur une lame de couteau qui disparaît dans une poche intérieure. Elle voit les étoiles, et ne voit plus rien. La petite boîte à musique s'arrête de chanter, dans un cliquetis tout doux.Flohttp://www.blogger.com/profile/17782701999044496873noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1406732953109605180.post-45213567335466164602011-10-23T15:43:00.002+02:002011-10-23T15:59:23.536+02:00PisugtooqCombien de temps ça fait que je marche ? J'ai vu le soleil se lever et se coucher, sans fin, dans un ballet continu. Ça fait très longtemps que c'est comme ça, seulement je m'en rends habituellement pas compte, je dors. Plus maintenant, je ne dors plus. Je marche pour fuir, j'ai oublié ce que je fuyais mais ça devait être grave pour que je m'arrête définitivement de dormir. Peut-être que ça voulait me tuer ? Je sais plus, j'ai juste des passages flous dans ma tête, quelqu'un qui se retourne mais pas moyen de me rappeler à quoi il ressemblait.<br />À me nourrir de bestioles comme ça je sais pas si je vais rester en bonne santé très longtemps. Mais bordel pourquoi je marche comme ça ? Je me sens même pas fatigué. J'ai envie de m'arrêter mais j'y arrive pas. Il y avait de la lumière aussi, partout, des colonnes immenses de lumière. Et du bruit je crois. Oui, un bruit assourdissant en y repensant, et qui ne s'arrêtait jamais, jamais, jamais. Alors je crois que c'est ça que j'ai fui, le bruit et la lumière fausse, parce que ça voulait me tuer. Oui, et c'est pour ça que j'ai arrêté de dormir, pour pas que ça vienne me retrouver dans mon sommeil. Un bruit assourdissant et du mouvement. Du mouvement autour de la lumière, du mouvement qui s'associait au bruit.<br />Je ne me rappelle plus. J'ai tendance à oublier certaines choses, excusez-moi de ne pas pouvoir vous aider. Combien de temps ça fait que je marche ? Je dirais des siècles, des millénaires, je ne sais plus, je ne me rappelle plus. J'ai tendance à oublier certaines choses, excusez. Je quitte un monstre sans fin pour m'enfoncer dans un rouage perpétuel de questions et de pas. Et où je vais ? Je me rappelle plus, je crois que je veux aller loin mais je sais pas trop où. Je crois que je voudrais aller dans les étoiles, mais je suis pas sûr.Flohttp://www.blogger.com/profile/17782701999044496873noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1406732953109605180.post-64134405308926310822011-10-08T12:04:00.003+02:002011-10-08T12:18:35.322+02:00Bonne année !C'est amusant comme ça va vite et lentement en même temps. Voir les objets, les choses, le paysage défiler et puis le temps surtout. Se rendre compte que malgré l'extrême vitesse à laquelle ça va, on a encore le temps de s'accrocher à des détails qui en appellent d'autres et finissent au final par faire une grande toile, immense, mélangée de ce que vous vivez et de ce que vous avez vécu. Apercevoir une femme à la fenêtre, se rappeler de la courbe en velours d'une épaule le matin. De l'odeur du café et du pain grillé, de la petite lumière dorée qui vient vous réveiller. Je regrette un peu ces moments là. C'était silencieux et empli d'une musique très douce à la fois. Je me rappelle de la pluie, je me rappelle la peur quand tu rentrais trop tard, peur qu'il te soit arrivé quelque chose ou que tu ne reviennes plus. Et finalement tu rentrais, avec un sourire et des tonnes de papiers sous le bras en me racontant ta journée et je me sentais idiot. Bien sûr que t'avais un travail prenant. Apercevoir au loin une voiture qui arrive, se rappeler de la première qu'on a eu. Elle était pas bien belle, ni bien puissante mais elle marchait et aurait pu m'emmener au bout du monde. Je me sentais puissant à son volant, dévorant la route les cheveux au vent de la fenêtre grande ouverte. Et puis un jour, elle m'a ramené chez moi et elle est tombée en panne juste devant mon garage pour ne plus jamais fonctionner, tant pis.<br />C'est bizarre comme toutes ces choses étrangères vous rappellent ce que vous êtes. Un enfant dans sa chambre qui joue au deuxième étage d'en face. J'aurais aimé avoir des enfants, je les aurais accompagné dans leurs découvertes, pouvoir le prendre dans mes bras quand il est fatigué, lui apprendre des choses et le voir grandir en découvrant le monde et les différentes émotions humaines. Il n'y a rien au premier.<br />C'est étrange, en me jetant de ma fenêtre du septième je ne pensais pas voir tout ça.<br /><br /><div style="text-align: right;">trois<br />deux<br />un<br /></div>Flohttp://www.blogger.com/profile/17782701999044496873noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1406732953109605180.post-43736896107032483592011-08-30T10:40:00.002+02:002011-09-03T16:01:31.342+02:00Je ne pourrai jamais m'amuser les dimanches, car je n'arrive pas à oublier que le lendemain j'ai école.Je m'appelle Vincent, j'ai pas choisi, c'est ma mère qui m'a appelé comme ça avant de mourir.
<br />J'aime bien. Il y a des gens qui ont eu une enfance malheureuse, et d'autres plus chanceux. Moi je sais pas trop, d'un côté j'ai grandi dans un orphelinat, de l'autre côté je m'en échappais chaque soir pour aller découvrir le monde. Parce que je vous ai pas dit mais quand j'étais petit, j'avais des ailes aux pieds. Je l'ai jamais dit à personne, parce que personne ne m'aurait cru, d'ailleurs les médecins l'ont même pas noté à la naissance alors si des gens qui ont fait plein d'études ne veulent pas y croire en m'ayant vu tout nu je me fais pas d'illusions sur les autres qui n'ont vu que mes chaussettes.
<br />Maintenant je les ai plus.
<br />Madame Lise dit que c'est parce que je grandis, on vole moins haut au fur et à mesure. C'est la seule à qui je l'ai dit en fait je crois. Parce qu'elle a toujours été gentille avec moi, et que je savais qu'elle rigolerait pas. Elle me regardait juste d'un air fasciné et notait des fois des choses sur un papier. Les autres enfants me laissaient relativement tranquilles et voulaient pas trop jouer avec moi, ils disaient que j'étais bizarre; et j'suis content qu'ils m'aient laissé tranquille. J'aimais pas leurs jeux. Ils jouaient à la guerre. En gros vous preniez des batons, vous visiez quelqu'un avec et vous criiez "Pan pan" et l'autre faisait semblant d'être mort. C'est horrible comme jeu, faire semblant de prendre la vie à des gens. Ils m'effrayaient avec ces trucs. Et puis les autres étaient méchants. Si vous faisiez quelque chose qui ne leur plaisait pas, ils rigolaient et vous embêtaient sans arrêt. Dans ces moments là je me réfugiais dans un coin de la cour de l'orphelinat et je fermais les yeux très forts pour que mes ailes se mettent à battre et m'emmènent loin d'ici. Des fois ça marchait et je me retrouvais dans un monde rempli de lions en costumes qui fumaient doucement la pipe en parlant de philosophie avec des hippopotames en tenue de soirée, des mondes souterrains immenses à explorer et des insectes géants avec qui je pouvais faire des courses. Je revenais souvent dans le vrai monde dans un lit. Il y avait madame Lise qui me regardait d'un air bienveillant et des fois des tas d'autres monsieurs que je ne connaissais pas qui écrivaient dans des carnets aussi. Et les enfants avaient un peu peur de moi dans les jours qui suivaient, un garçon qui vole c'est pas courant c'est vrai.
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<br />Maintenant je ne les ai plus. Madame Lise dit que c'est parce que j'ai grandi. Je m'élève un petit peu du sol, d'un mètre ou deux mais c'est tout. Et les autres ont toujours peur de moi, alors qu'il n'y a pas de raison, je ne vole plus assez haut pour franchir le mur d'enceinte de mon nouvel orphelinat.
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<br />Flohttp://www.blogger.com/profile/17782701999044496873noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1406732953109605180.post-10179950001895280682011-08-07T14:45:00.004+02:002011-08-07T18:51:05.045+02:00Georges Larpin"Et vlam la porte ! C'est ça, claque la, t'es tout seul petit crétin, personne risque d'en avoir marre de cette porte qui claque parmi les 25 locataires qui partagent ton immeuble.<br />Bon dieu, c'est trop demander que de pouvoir écouter Chopin en paix ? Pour une fois que l'autre traînée s'envoie pas en l'air bruyamment avec un pisseux précoce, que le chien imbécile de la concierge béate couine pas sans arrêt et que les boutonneux ne nous cassent pas les roustons avec leurs mobylettes, faut que cet abruti claque sa porte en faisant un bruit de tempête. C'est ça débarasse le plancher.<br />Ah bah oui tant qu'à faire, ça m'aurait étonné qu'avec sa délicatesse Monsieur ait le pas léger. Un éléphant dans un escalier, j't'en foutrais des bom bom bom bom. 'Devrait y avoir une loi pour ça.<br /><br /><br />Ah, je l'attendais celle-là, la pintade. J'habite au septième j'entends ses gloussement horripilants dès qu'elle entre dans la cage d'escalier. Obligé de subir ses vomissement jusqu'à ce qu'elle entre dans son clapier. Et encore, là c'est plus silencieux mais je sais pas si c'est pas le plus gonflant. La rumeur simplement de sa bêtise bruyante qui vient rayer mes oreilles bercées par Chopin. 'Aucun respect bande de petits cons, aucun.<br />AH NON MAIS ALORS LA C'EST LA CERISE SUR LE GÂTEAU voilà qu'elle nous fout son bruit de jeunes ! ET ILS APPELLENT CA DE LA MUSIQUE ?!<br />Non, là c'est trop, j'vais leur montrer moi tu vas voir Fifi, descends de mes genoux."<br /><br />Et justice fut faite ! Ce jour là, les 25 locataires de l'immeuble où habitait Georges Larpin virent ce petit vieux claquer la porte très fort en manquant de tuer son chat Fifi puis descendre les sept étages en sautant à pieds joints sur chaque marche, le tout en hurlant d'une voix haut perchée les paroles du dernier tube à la mode. Puis une fois arrivé en bas, il mit fin à cet étrange rituel et cria de toutes ses forces "ET MAINTENANT VOUS COMPRENEZ CE QUE CA FAIT BANDE DE CONS !" avant de sortir de l'immeuble, laissant la concierge transie de peur, son chien étonnament silencieux dans ses bras.<br />Bien évidemment les voisins ne comprirent pas du tout.Flohttp://www.blogger.com/profile/17782701999044496873noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1406732953109605180.post-22734045497385867092011-08-06T22:28:00.001+02:002011-08-06T22:58:21.902+02:00Les magiciens n'existent pasY'a des vieux trucs qui ressortent des tiroirs juste pour vous rappeler qu'ils existent des fois.<br />Ce sont soit des billets de train qui vous rappellent une époque où la SNCF était votre meilleure amie et la pire des salopes, soit des disquettes et des cassettes audio qui rappellent qu'en fait la technologie dans les 90's c'était cool, soit des vieux livres, des vieux jeux vidéos ou des trousses pleines de feutres. Et à chaque fois qu'on retombe dessus, on passe trois heures avec ce vieux truc et on oublie le bordel qui nous entoure parce qu'on doit ranger notre chambre une bonne fois pour toutes avant de partir. Bordel qui revient pourtant assez vite à l'esprit lorsque notre mère entre dans la chambre, armée d'une pelle aiguisée afin de nous rappeler pourquoi on est là. Des choses partent à la poubelle, d'autres sont rangées dans un endroit sûr.<br />Des bâtons d'encens terminés qui gisent dans leurs cendres, un petit mégot dans un pot à crayon, un jouet kinder, une figurine en plomb, des papiers où sont écrits des choses qu'on devait pas oublier et auxquelles on trouve plus de sens aujourd'hui.<br />C'est triste ces rangements, et puis ça rend heureux en même temps, partagés entre le "C'était bien avant quand même" et le "T'as vécu ça, t'as d'autres trucs qui t'attendent" on doute, perdus dans un décor hétéroclite de choses absurdes amassées au fil des ans, on voit plein d'images à partir d'un objet tout con, au milieu du bric à brac des imbécilesFlohttp://www.blogger.com/profile/17782701999044496873noreply@blogger.com0